jeudi 24 novembre 2011

Autriche : sans argent, le millionnaire est plus heureux.

C’était l’un des hommes les plus riches d’Autriche, il a donné toute sa fortune. Karl Rabeder vit désormais avec 1 000 € par mois, et se déclare plus heureux.

«Si l’argent ne fait pas le bonheur, alors rendez-le! » ironisait, il y a plus d’un siècle, l’écrivain Jules Renard.

Il y a au moins un être (très) humain sur notre planète qui a appliqué cette drôle de formule détournant le vieux dicton populaire. Il s’appelle Karl Rabeder, c’est un Autrichien au physique d’intello, âgé de 49 ans.

Epuisé par la société de consommation et « le matérialisme » à outrance, ce chef d’entreprise millionnaire qui s’était enrichi grâce à la vente de mobilier d’intérieur a décidé, l’an dernier, de renoncer totalement à sa fortune afin de financer de bonnes causes dans les pays en voie de développement. Il avait juré qu’il se contenterait désormais de1000 € par mois. Une annonce qui avait fait grand bruit à l’époque dans la presse internationale. Depuis, le néophilanthrope avait disparu de la circulation. Jusqu’à ces derniers jours où il est réapparu dans un média allemand, histoire de partager le bonheur de sa nouvelle vie plutôt… frugale!

Cet habitant du Tyrol, qui a écrit le livre « Celui qui n’a rien peut tout donner », pose devant sa petite cabane en bois d’une surface de 19 m2, à mille lieues de son ancien chalet luxueux de 321 m2 avec hammam et vue imprenable sur les Alpes.

Sa maison, gros lot d’une tombola

Il assure qu’il se sent mieux dans sa peau aujourd’hui qu’hier. « L’amour, la lumière du soleil, l’air frais, voilà les choses qui rendent heureux », a-t-il confié. Quand il regarde les clichés de son passé, ce père de famille se trouve « misérable », « triste, « fatigué ». « J’ai l’impression d’avoir dix ans de plus que maintenant », décrit-il.

Le déclic, on pourrait même dire la révélation, il l’a lors d’un voyage à Hawaii. Dans ce décor paradisiaque, le touriste alors plein aux as a le sentiment de ne rencontrer personne à part du personnel de palace à son service. Il trouve l’échange artificiel. Soudain, à ses yeux, l’argent est devenu « contreproductif ». C’est le blues du businessman. Ce que veut dorénavant Karl, c’est du « réel », de l’épaisseur dans la relation humaine.

De retour au bercail, il se promet, avec son épouse, de ne plus être esclave de son travail et de sa richesse. Pendant des décennies, pourtant, il n’avait pensé qu’à ça. Il faut dire que celui qui n’a jamais connu son père a grandi dans un milieu défavorisé.

Après avoir vendu son entreprise, il dit adieu à tous ses biens ostentatoires, à l’instar de sa collection de planeurs ou de sa berline, une Audi A8. Il se sépare aussi de sa demeure intronisée gros lot d’une loterie sur la Toile. Il écoule ainsi 21999 tickets à 99 € pièce, prix d’acquisition incroyable de la maison par un sacré veinard tiré au sort. Au final, les quelques millions récoltés permettent d’alimenter sa société de microcrédit, qui finance des projets dans le tiers-monde. Sa reconversion profite par exemple aux orphelins d’Amérique latine. Aujourd’hui, à l’aise dans ses baskets, Karl est devenu une sorte de coach du bonheur. Il donne aussi des conférences, passant une partie de son temps à narrer sa belle aventure dans les entreprises. L’argent qu’il perçoit lors de ses différentes interventions est, en grande partie, reversé à sa société de microcrédit.


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