mercredi 16 février 2011

Obsolescence programmée.

La plus vieille ampoule du monde


L'ampoule a été inventé par l'anglais Joseph Swan.
La plus vieille ampoule du monde se trouve dans une caserne de pompiers à Livermore au Etats-Unis. Elle a été mise en 1901, et elle fonctionne toujours. Depuis 30 ans, elle reste allumée 24 heures sur 24.
Vous pouvez la voir ici, grâce à une webcam.

 Magnifique reportage sur Arte sur l'obsolescence programmée et la décroissance :


Dans une décharge de "déchets électroniques" à Accra au Ghana.
A force d'entendre ses grands-parents ressasser la même antienne, Cosima Dannoritzer a voulu en avoir le cœur net. Les produits de consommation duraient-ils vraiment plus longtemps, avant ? Rompue à l'art de dépiauter le passé – elle a consacré plusieurs documentaires à la Seconde Guerre mondiale –, la réalisatrice a tout naturel­lement commencé par interroger les archives. Puis le verdict est tombé, formel : les aïeux avaient raison. Drôle de paradoxe, à l'ère du progrès technologique, que de voir la qualité de nos équipements régresser ! Pendant plusieurs années, elle s'est employée à chercher les raisons de ce phénomène en apparence anachronique. Habile réflexion historique et philosophique sur les dérives de notre société de consommation, Prêt à jeter dénonce le fonctionnement général de l'industrie mondiale, sans chercher néanmoins à confondre ceux qui la font. Un secteur dominé par une pratique aussi payante pour la croissance économique que délétère pour l'environnement : l'obsolescence programmée (1).


Apparu dans les années 1920, ce concept issu de la deuxième révolution industrielle ne fut théorisé et baptisé qu'une dizaine d'années plus tard par l'un de ses partisans, Bernard London. Convaincu qu'il fallait stimuler la consommation des ménages pour sortir l'Amérique de la grande dépression, ce courtier immobilier préconisait tout simplement de limiter la durée de vie des produits manufacturés. Moins solides, ceux-ci n'en seraient que plus rapidement remplacés... Ainsi posée, l'équation avait tout pour emporter l'adhésion des fabricants, ce qu'elle ne manqua pas de faire. Dès le milieu du XXe siècle, les ingénieurs ­furent donc sommés de veiller à la désuétude future de leurs prototypes !

L'avocate américaine Elizabeth Pritzker a défendu des milliers de plaignants dans leur procès collectif contre Apple ; ils dénonçaient notamment la difficulté rencontrée lorsqu'ils devaient faire réparer leurs iPod. Interrogée par Cosima Dannoritzer, la juriste raconte avoir « demandé à Apple [...] des documents techniques sur la durée de la batterie de l'appareil [...]. Nous avons découvert que le type de batterie au lithium contenu dans l'iPod était conçu pour avoir une durée de vie limitée », estimée à dix-huit mois. Seulement voilà : l'entreprise n'a pas prévu de remplacer les batteries. Elles sont usagées ? C'est le baladeur entier qu'il faut changer !

Les exemples de ce type sont légion. Dans l'enquête TV, hi-fi, électroménager... le grand bluff,Envoyé spécial, Linda Bendali dévoilait l'envers des services après-vente, expliquant notamment comment de nombreux appareils, pourtant éligibles à la réparation, étaient déclarés hors d'usage. « Si les fabricants se refusent à admettre l'obsolescence programmée, les ingénieurs la confirment sans peine : ça fait partie du cahier des charges ! », commente-t-elle aujourd'hui. « L'obligation d'afficher la durée de vie des produits électroménagers avait d'ailleurs été envisagée en France, en 2005, lorsque Nelly Olin était ministre de l'Ecologie et du Développement durable. » Le projet n'est jamais sorti des cartons...

Mais le coût et le désagrément subis par le consommateur ne sont pas les seuls effets néfastes de la désuétude planifiée. Car de décharges à ciel ouvert en sites d'enfouissement, la planète déborde des déchets issus des équipements électriques et électroniques, que nous achetons toujours plus nombreux et jetons de plus en plus vite.

Emilie Gavoille - Télérama n° 3187

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